Laurence Cerné | Naturopathe Nantes

Fabuleuses œstrogènes et étonnante progestérone

Œstrogènes et progestérone… On connaît leurs noms, on sait que ce sont des hormones qui ont un lien étroit avec le cycle féminin et notre santé sexuelle. Mais de là à décrire précisément leurs rôles et si elles servent à autre chose que faire des bébés… c’est ce que nous allons voir dans cet article. Ces deux hormones ovariennes sont en première ligne pour la fertilité, la féminité mais aussi la santé globale !

Avant d’aller plus loin vous pouvez lire cet article sur le fonctionnement des hormones en général.

Fabuleuses œstrogènes

Le mot “œstrogènes” est un terme générique qui s’applique à de nombreux composés ayant des propriétés œstrogéniques: les œstrogènes humains, animaux, de synthèse, phytoœstrogènes et xénoestrogènes. Les principaux oestrogènes humains sont l’œstradiol, l’œstrone et l’oestriol.

Œstrogènes et cycle féminin

Phases du cycle menstruel
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Leur rôle primordial consiste à contrôler la croissance et le fonctionnement de l’utérus. Ils provoquent la prolifération de l’endomètre (paroi utérine) le préparant à une éventuelle grossesse. Les œstrogènes sont en partie responsables de la maturation du follicule ovarien.

Oestrogènes et santé globale

En règle générale, les oestrogènes stimulent la croissance cellulaire. Cet effet stimulant facilite la cicatrisation par exemple.

En outre, les œstrogènes sont bons pour le sommeil, l’humeur et la libido: notre principal œstrogène, l’estradiol, rend le cerveau plus sensible à l’ocytocine et à la dopamine et déclenche la libération de sérotonine. Il favorise ainsi une bonne humeur et un sommeil de qualité. Ainsi, trop peu d’œstrogène peut provoquer une dépression et une insomnie sévère.

Par ailleurs, les oestrogènes veulent également du bien à votre peau, vos os mais ils vont aussi agir sur une bonne sensibilité à l’insuline.

Étonnante progestérone

La progestérone est une hormone produite par le corps jaune après l’ovulation mais aussi en faible quantité par les glandes surrénales (et en grande quantité par le placenta durant la grossesse). Elle a donc besoin d’une ovulation de qualité et d’une bonne phase lutéale pour être sécrétée correctement.

Elle est synthétisée à partir du cholestérol. La progestérone est à son tour un précurseur de la testostérone.

L’un de ses rôles les plus importants consiste à équilibrer ou à s’opposer aux oestrogènes.

La progestérone a des effets sur tous les tissus de l’organisme (utérus, col de l’utérus, vagin, cellules cérébrales, osseuses…). Elle agit sur la production d’énergie et de chaleur, réduit l’inflammation, régule le système immunitaire, soutient la thyroïde, assure la survie et le développement de l’embryon, ainsi que la croissance et le développement du fœtus.

Elle rend aussi les menstruations plus facile car elle réduit la prolifération de l’endomètre ce qui prévient des flux menstruels trop importants.

Un duo de choc qui repose sur une ovulation de qualité

Oestrogènes et progestérone travaillent en équipe pour bâtir une santé à long terme. Par exemple, la poussée préovulatoire d’œstrogènes est nécessaire à l’ovulation et à la fabrication de progestérone. Les œstrogènes agissent également sur l’ensemble des tissus pour soutenir les récepteurs de la progestérone.

Oestrogènes et progestérone, un duo de choc

À son tour, la progestérone contrebalance les œstrogènes dans toutes les parties du corps, comme dans

  • l’utérus, où la progestérone amincit la muqueuse tandis que l’œstrogène l’épaissit;
  • le cerveau, où la progestérone calme tandis que l’œstrogène stimule 
  • les seins, où la progestérone aide à ralentir la division cellulaire, tandis que l’œstrogène augmente la division cellulaire (trop d’oestrogènes ou pas assez de progestérone = seins douloureux et tendus !).

Ensemble, les œstrogènes et la progestérone favorisent la santé à long terme du cerveau, des os et du système cardiovasculaire. Comme l’écrit le professeur Prior, « des cycles ovulatoires tout au long de la vie reproductive d’une femme sont nécessaires pour prévenir l’ostéoporose et les fractures, les crises cardiaques et les cancers du sein et de l’endomètre qui peuvent survenir quand les femmes seront plus âgées ». C’est comme si chaque cycle ovulatoire, chaque ovulation représentait un versement sur le compte bancaire de la santé à long terme.

Oestrogènes et progestérone au cours de la vie

On l’a vu, l’équilibre entre les deux hormones est important. Toutefois, à certaines périodes de la vie, cet équilibre peut être perturbé et ce par exemple à la puberté, durant la préménopause puis au cours de la ménopause.

Il peut s’agir d’une insuffisance, d’un excès ou d’un taux normal d’oestrogènes mais très peu ou pas du tout de progestérone pour contrebalancer les effets des oestrogènes.

Voici une liste non exhaustive d’états associés à ce déséquilibre: baisse de la libido, cancer de l’endomètre, de l’utérus, du sein; carences en magnésium, en zinc, désordres auto-immuns, état dépressif, fatigue, fibromes, hypoglycémie, insomnie, irritabilité, perte de cheveux, de mémoire, SPM, sécheresse oculaire, stérilité, symptômes allergiques…

Au cours de la puberté

puberté

A la puberté, une élévation de la concentration des oestrogènes permet le développement et des organes sexuels féminins (coucou les seins et les poils qui poussent) ainsi que le démarrage des cycles menstruels. En même temps, l’émergence des oestrogènes à la puberté stoppe la croissance des os longs.

Mais comme les ovulations mettent du temps à s’installer, la progestérone tarde à rentrer en scène. Les oestrogènes n’étant ainsi pas contrebalancés par un niveau suffisant de progestérone, les premières années de cycle féminin peuvent être compliquées (irrégularité, douleurs, flux abondants…).

Préménopause: une seconde puberté !

Sueurs nocturnes, humeurs changeantes, règles abondantes… et vous n’avez que 42 ans? Alors non, il ne s’agit pas déjà de la ménopause mais plutôt de la préménopause ou seconde puberté. C’est -à -dire la période précédant la ménopause et qui peut durer entre deux et dix ans avant vos dernières règles.

Préménopause, périménopause, ménopause, on fait le point ICI.

Ménopause

Les niveaux hormonaux en oestrogènes et progestérone chutent tous les deux cette fois-ci. On peut ressentir alors un syndrome dépressif, prendre du poids et avoir des bouffées de chaleur. Les manifestations seront d’autant plus fortes que la chute hormonale sera brutale.

Cela dépend de chaque femme, mais l’arrêt de la pilule contraceptive (qui correspond à un “sevrage” radical hormonal) par exemple peut accenturer les désagréments de la chute hormonale.


femmes et ménopauseSources

  • Lara Briden, Hormone Repair Manual. Greenpeak publishing 2021.
  • Dr Vincent Renaud, Véronique Liesse, Hormones, arrêtez de vous gâcher la vie ! Leduc Editions 2019.
  • Marion Vallet et Dr Saab-Tsnobiladzé, Cycle Féminin au naturel. Leduc Editions 2022.
  • Dr John R. Lee, Tout savoir sur la préménopause. Éditions Sully, 6ème édition 2012.
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